Dans le chapitre précédent
Dans le chapitre 19, je racontais en quoi le fait de garder Espoir, même dans les moments les plus sombres, était si important. L’espoir “véhicule le succès”, il permet de s’ouvrir à d’autres choses et de regarder notre vie d’une autre manière, en acceptant aussi de se délester et de fuir ce qui ne nous correspond plus.
Commença alors la longue période de Reconstruction. En effet, une fois la phase de Déni dépassée, une fois que la Colère et la Tristesse exprimées, il y a cette phase où l’on apprend à composer avec la nouvelle donnée qu’est notre maladie. C’est à ce moment là qu’apprendre à s’écouter devient si important !
Cette phase durera 5 ans pour ma part, à raison de deux pas en avant, un pas en arrière.
Une période constructive
Ce fut pourtant la phase la plus constructive. J’avais refusé tous les traitements indiqués par la médecine, dite classique. Il me fallait alors trouver quelque chose qui me permettrait de vivre avec ma sclérose en plaques.
Je venais d’être refusée pour un stage à Bruxelles dans une ONG. Ironiquement, aujourd’hui, je pourrais presque parler d’auto-sabotage. Je n’avais pas préparé l’entretien, je ne savais même pas en quoi pouvait consister le poste que j’aurais occupé.
Mais à l’époque, je n’avais pas ce recul et je me retrouvais de nouveau chez mes parents, n’ayant aucune idée de ce que j’allais bien pouvoir faire. A mon actif, j’avais déjà deux poussées et le diagnostic posé, comme quoi, je serais en fauteuil roulant sous deux ans.
S'écouter et fuir ce qui peut nous causer du tort
Pourtant, il était hors de question que je renoue avec la médecine traditionnelle. Et je me rendis aussi vite compte que je n’avais pas le courage d’aller affronter des associations et me confronter à des personnes qui avait la même maladie que moi.
Peut-être y-avait-il de la peur sur ce qui pouvait m’attendre mais aujourd’hui, je me rends compte que c’était surtout pour rester alignée avec ma façon de me soigner. Quelque part, je n’étais pas encore assez forte de mon choix.
Au vu de la réaction du neurologue, je me doutais que beaucoup de gens pourraient le questionner et j’avais alors besoin d’être sûre de ce que je faisais avant d’aller m’y confronter.
Ma mère y est allée une fois, me suppliant au départ de venir avec elle. Elle espérait que j’y trouverais un peu d’espoir en écoutant des médecins spécialisés nous présenter les avancées des recherches sur ce sujet. Elle en revint bouleversée de voir toutes ces personnes, plus atteintes que moi, dans l’attente des nouveaux traitements qui ne venaient pas et m’avoua par la suite que, finalement, elle était heureuse que je ne l’aie pas accompagnée.
En vraie hypersensible, je sais que j’aurais mis des mois à me remettre d’un tel événement. Et, je pense que cela aurait pu avoir un gros impact dans ma décision de ne pas prendre les interférons, en générant beaucoup de peurs.
Garder le cap avec ma décision
Pendant 8 ans, j’ai donc toujours fui ces rencontres, ces rendez-vous de personnes atteintes de la SEP. Je n’étais pas sûre que cela pourrait me faire du bien et j’avais peur de retomber très vite dans une posture de victime (cf Chapitre 8 : “Comment sortir de la position de victime ?“). Je n’étais pourtant plus dans une période de Déni. J’avais, à ce moment-là, pleinement conscience de la maladie qui m’attendait et je l’acceptais. Mais il me fallait trouver MON échappatoire, et cela, loin de toute autre opinion. C’est réellement là qu’il est important de s’écouter. Savoir reconnaître ce qui peut nous faire plus de mal que de bien. Au fond de moi, je sentais que ces réunions pourraient me faire du mal.
Je ne regrette pas aujourd’hui d’avoir attendu tout ce temps pour vous rencontrer. Je sais que cela m’a laissé le temps de grandir, de voir les effets bénéfiques de ce long cheminement personnel pour pouvoir désormais en attester. Et, surtout, d’être plus forte de mes convictions pour pouvoir témoigner aujourd’hui !
Par la suite, S’ECOUTER, pour ma part, a été de reconnaître que je n’allais pas bien et de commencer un chemin thérapeutique. C’est ainsi que j’ai découvert le décodage biologique …
Cet article a 2 commentaires
Bonjour Lisa, ton article est très touchant…
S’écouter et fuir ce qui peut nous causer du tort, voilà pour mon cas seulement 6 mois que j’ai pris cette decision. J’ai coupé tous les contacts avec le corps médical (neurologue, médications, etc…) après 19 ans de maladie (beaucoup trop long). Je viens enfin de me réveiller et j’ai decidé de suivre et seulement suivre mon intuition, comme tu le dis si bien, je fuis actuellement tout ce qui est nuisible pour moi…
Encore un tout grand merci pour tout ce que tu partages sur ton blog et sur ta page FB, cela renforce encore plus ma conviction d’avoir fait le bon choix, de suivre mon intuition, d’accepter ma sep et d’être continuellement à l’écoute de mon corps.
A bientôt, Patrick
Bonjour Patrick. Merci pour ton retour. Cela me touche vraiment de savoir que cela peut t’apporter de l’espoir et un sentiment de décision juste.
Je pense réellement que plus où apprend à écouter ce que notre corps nous dit, et plus on va vers du mieux. C’est souvent dur d’apprendre à fuir ce qui ne nous convient pas (il faut prendre le temps de se découvrir et acquérir la confiance en soi nécessaire) mais lorsque nous arrivons à mettre cela en place petit à petit, pour ma part, c’est là où j’ai vu la différence avec ma SEP !! D’un seul coup, tout mon corps allait mieux, mon esprit aussi. Tout sonnait plus juste et tout s’apaisait 🙂